APPROPRIATION DE LA MÉDECINE CHINOISE PAR LES TRADIPRATICIENS AU CAMEROUN
DOI:
https://doi.org/10.56377/jsas.v1n1.2243Keywords:
appropriation, incorporation, médecine chinoise, médecine africaine, tradipraticienAbstract
Ce travail porte sur les processus d‟incorporation de certains aspects de la médecine traditionnelle chinoise dans les protocoles de soins des tradipraticiens camerounais. À l‟aide des techniques usuelles en recherche qualitative (entretien individuel approfondi, observation directe), nous avons collecté des données qui ont été traitées avec la technique de l‟analyse de contenu. L'ethnanalyse a été utilisée pour l‟interprétation des données collectées. Les résultats de cette étude ont montré que les tradipraticiens qui se sont appropriés la médecine chinoise ont des difficultés à mettre à jour leurs savoirs thérapeutiques dans le but de reconquérir de nombreux patients qui, de plus en plus, sont attirés par la médecine chinoise. À travers l‟adoption et l‟incorporation des éléments de la médecine chinoise, ils sont parvenus à la connaissance des valeurs thérapeutiques de certaines plantes médicinales chinoises et des processus de leur conditionnement. Cependant, en dépit de ce succès, ils restent confrontés à la méfiance de certains patients, à la présence des charlatans dans leur secteur d‟activité et à l‟indifférence des pouvoirs publics (État), qui n‟accompagnent pas leurs initiatives. Les raisons pour lesquelles les tradipraticiens camerounais incorporent des éléments de la médecine chinoise dans leurs propres pratiques thérapeutiques sont individuelles et stratégiques. Le recours aux éléments de la médecine chinoise est une action raisonnée dont la motivation principale est de reconquérir les malades sur lesquels cette médecine orientale exerce une forte attirance. Ces résultats traduisent un besoin de formation et de recyclage des tradipraticiens camerounais sur les innovations thérapeutiques. Cette appropriation renforce les connaissances thérapeutiques des tradipraticiens et leur permet d‟étendre leur surface sociale et thérapeutique dans l‟espace médical camerounais. Toutefois, il convient de souligner avec force que cette appropriation n‟est pas standardisée. Elle dépend de l‟intuition et du background du thérapeute.